Tuesday, November 15, 2016

France 2017 - pourquoi je vote à la primaire de la droite et du centre - #notrumpinfrance

Allons tous voter à la primaire du centre et de la droite

Note: vu les réactions, ce n'est pas clair: cet article ne parle pas de vote utile. Il ne parle pas du premier tour 2017. Il parle de se laisser un plan B acceptable pour la cohabitation entre Français, pour la démocratie, pour le climat si le premier tour ne tourne pas comme "on" le voudrait. Il viendra un tant on une action pour le premier tour sera importante, ce n'est pas encore le moment.

Des bulles de confort, silos aveuglants

Nous vivons aujourd’hui dans de petites bulles d’informations aseptisées, des silos bien compartimentés dans lesquels seules nos idées, ou des idées prochent de nos idées, ont droit de cité. Ce phénomène n’est pas nouveau, c’est même l’un des biais cognitifs le plus connus: le biais de confirmation. Il est aujourd’hui décuplé par la technologie qui filtre chaque jour un nombre grandissant de nos interactions sociales. Les algorithmes trouvent nos amis, nous posons un bâillon “silent” sur les trolls, ces individus qui ne sont pas d’accord avec nous, et qui nous sortent de notre zone de confort. Notre confort. Ce confort si agréable. Si confortable.

Et nous créons ainsi nos propres prisons d’idées, des silos en forme de chambre d’écho. Cet article décrit en détail le phénomène.

Le résultat est que nous ne voyons pas les autres silos qui ne pensent pas comme nous. Nous ne savons pas, nous ne voulont pas savoir, nous ne pouvons plus savoir qu’ils existent, ni leur taille, ni leur portée.
Et nous passons notre temps à optimiser les choix globaux de société auxquels nous sommes confrontés pour notre silo, pour l’idéal qu’il incarne en triant tous ceux qui n’y correspondent pas. Ce silo qui est notre monde. Lorsque nous sommes face à un choix imposé par un plus gros silo que le nôtre, ou qui correspond à l’optimum local d’un plus grand nombre de silo que nous, nous sommes estomaqués.

“Comment”, s’exclame-t-on dans le silo PC de 2012, “mais je ne connais PERSONNE qui vote Le Pen - comment peut-il être au second tour?”.

La France n’est pas mieux que l’Angleterre et les USA

L’élection de Trump, le “oui” au Brexit, le choix pour la primaire EELV dans une moindre mesure, nous rappelle que les résultats se fichent pas mal de ce qui fait foi dans le silo que vous fréquentez. Et cela, même s’il est aussi la chambre d’écho des médias que vous écoutez - vous les avez filtrés, évidemment. Or les Français ne sont pas plus immunisés au phénomène que ne le sont les Américains, les Anglais, les partisans de Cécile Duflot.

Dans mon silo, en 2017…

Pour 2017, je crois que j’aimerais avoir Bernie Sanders président des USA, une Europe fédérale, et peut-être Montesquieu président de la République Démocratique de France. Ou garde des Sceaux.

En tout cas, mon candidat idéal est porteur d’une idéologie politique sans intégrisme. Il propose un framework de grandes idées, de direction à suivre pour atteindre des buts (une stratégie) qu’il peut décliner en tactiques idoines pour traiter des problématiques inattendues ou spécifiques, en fonction des besoins. Il suit un cap lisible, qu’il est capable d’expliquer et de transmettre, dont découle naturellement les choix de réponse aux problématiques concrètes et complexes de notre monde. Il est capable de me parler comme à un adulte, en présentant les compromis et les alternatives, les raisons d’un choix éclairé. Et même si je ne suis pas d’accord dans tous les détails, je comprends et j’adhère à la vision globale, et à l’exécution générale. Je crains que tous ne soient pas possibles, peut-être certains n’étant que le fruit d’optimum local à mes silos fréquentés.

Tout pour préserver la civilisation

En imaginant que Montesquieu ne soit pas libre en mai prochain, ou ne passe pas le premier tour, je pense qu’il faut tout faire pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’un homme (ou d’une femme) politique à même de libérer, crédibiliser et valider les plus bas instincts égoïstes de l’humain, racisme et haine en tête (mais toute destruction ou appropriation du Bien Publique pas loin derrière). Les exemples du Brexit et de Trump sont des mises en garde poignante qui rappelle que la civilisation ne tient que par le bon vouloir de milliers de gens. Dites-nous qu’il est normal d’insulter son prochain, et le chaos suit. La stratégie de l’échec, qui vise à démontrer le problème en poussant à l’erreur, ne fonctionne pas sur une échelle de temps raisonnable lorsqu’une moitié de la population est persuadée que ce n’est pas un échec ! Et le risque de catastrophe irrémédiable pour une ou plusieurs générations est trop grand pour valoir la joie du “je vous l’avais bien dit.”
Bref.

Posez-vous la question suivante: votre candidat idéal est Y. Jadot, EELV. Gentil, humain, contre le réchauffement climatique, tout ça. Pas de bol, il échoue à 22 points du second tour. Vous préférez avoir à choisir entre Marine Le Pen et Sarkozy, ou plutôt entre Marine Le Pen et Juppé ? Entre Fillon et Valls, ou plutôt Fillon (je rappelle qu’il trouve que la Convention Européenne des Droits de L’Homme est une contrainte dont on doit sortir) et Macron ? Entre Le Maire et Copé, ou entre Le Maire et NKM?

OK, on est d’accord, vous préféreriez voir Jadot gagner. Mais dans l’hypothèse où ça n’arriverait pas… Qui serait le moins pire (oui oui, je suis père de jeunes enfants) ? Instinctivement, je suis sûr que vous avez des choix qui semblaient plus faciles. Moins de chance que NKM explose le climat et revienne sur l’ensemble des propositions de la COP 21 que Copé. Ou que l’élection de Juppé fasse que l’ensemble des groupuscules néonazi se sentent les coudées franches et aillent casser de l’immigrant.

Pas de plan B pour le second tour n’est pas une option

Il est donc primordial d’essayer de prévoir un plan B, au cas où Montesquieu ou Jadot n’arriveraient pas à devenir présidents. Ce plan B se prépare dès aujourd’hui en sélectionnant des candidats plus acceptables que le dernier extrémiste venu. Pour ça, la droite, et peut-être la gauche (ou pas. Ou peut-être. Ou on verra. C’est compliqué) nous donne la possibilité de sélectionner son candidat. Et c’est important. Surtout si vous n’êtes pas habituellement de droite. Si vous avez lu jusque là, c’est que vous êtes pour l’alternance Hollande-quelqu’un-d’autre, que vous êtes pour la république, et vous êtes sûrement pour le redressement de la France. Qui ne voudrait pas d’une France bien droite, n’est-ce pas? Bref, vous êtes qualifiés pour aller voter à la primaire du centre et de la droite.

Voter ? Mais pour qui ? Mon framework de décision

Aujourd’hui, mon candidat idéal n’a pas l’air de pointer le bout de son nez. Aussi, je me limite pour l’instant à trois simples critères dont le but est simple:

  1. préserver la civilisation,
  2. préserver la possibilité de la République Démocratique,
  3. préserver la possibilité d’un futur pour les générations à venir.

[1] Contre l’incitation à la haine entre groupes démographiques

La civilisation ne tient qu’à un fil, et la moindre exploitation de la peur, de la colère ou de la haine d’un groupe démographique contre un autre risque de faire boule neige (mode avalanche). Le Brexit, l’élection de Trump en sont de tristes exemples.
Évidemment, tout candidat à tendances racistes (ou qui banalise ce phénomène) est éliminé. Mais c’est aussi valable pour l’incitation à la haine envers tout groupe démographique arbitrairement défini. Les jeunes. Les lesbiennes. Les ruraux. Les élites. Les riches. Les immigrants.
Par exemple, lorsque Macron propose un contrat “jeunes”, il perd des points ici: il stigmatise un groupe démographique contre d’autres, incitant à la colère et la haine là où nous avons besoin de coopération et de solidarité.
De civilisation.

[2] Pour la séparation des pouvoirs, contre l’autoritarisme et le “surveillance capitalism”

Ce trait est primordial, car il est le garant de la possibilité d’avoir une élection suivante. Ou une République d’après, sans passer par la case dictature-révolution-coupons-quelques-têtes.
Le gouvernent de Hollande et Valls restera sûrement dans l’histoire comme le gouvernement qui a le plus préparé à des dérives autoritaires: état d’urgence perpétuel, fichiers en tout genre, lois sécuritaires, légalisation de l’espionnage de masse… Ajoutez à tout ceci l’avènement du “surveillance capitalism”, et nous sommes en train de donner tous les outils au prochain dictateur en herbe pour exercer ses ambitions efficacement.
Il est de notre devoir d’infléchir cette tendance.
Tout candidat qui semble vouloir réduire la séparation stricte des trois pouvoirs de gestion de la nation, ou qui amenuise, voir ridiculise les plus hauts organes juridiques garants de l’état de droit (comme cela se voit en Angleterre en ce moment), est dangereux pour la liberté et la démocratie.

[3] Pour la préservation de notre écosystème, la Terre

Enfin, tout ceci n’a pas le moindre sens si demain, nous n’avons plus de Terre. Le climat est évidemment le principal élément du sujet, mais de façon plus générale, la Terre est un Bien Commun dont nous oublions trop facilement le prix titanesque. Et aujourd’hui, nous courons à la catastrophe. Sans action violente, rapide, concertée de nations très décidées - et il va falloir l’être pour les USA, nos enfants n’auront pas à se préoccuper de savoir si leur système politique est bien.

La primaire du centre et de la droite

Peuple de France, allez voter dimanche 20 et 27 novembre.
Personnellement, ma lecture au crible de la grille d’évaluation présentée des différents candidats entraine l’élimination de Sarkozy, Copé, Fillon, Poisson et Le Maire, en ne comptant que ceux qui ont eu trois smileys tristes (notation mode maternelle: smiley triste - smilley neutre - smiley content).

Reste Juppé et NKM. Comme disent mes enfants, il y a toujours une solution moins pire que les autres.

Votez ! Faites-vous entendre !

2 comments:

Gabriel Kastenbaum

Salut François,

Pour ma part j'ai d'autres critères, plus subjectifs j'avoue ;
* Qui semble le plus sincère et désintéressé. Le moins langue de bois et le plus politique.
Un exemple de désintéressement, la façon dont Obama se conduit dans les premiers jours après l'élection de Trump. Il ne parle pas de lui, il essaie de préserver ObamaCare. Il y va mollo sur ses doutes, il dit ce qu'est la fonction de président. Il aide Trump, enfin il essaie, ou semble essayer.
Le plus sincère et sans langue de bois. En fait je n'arrive pas du tout à écouter les politiques français, qu je trouve tous plus faux les uns que les autres. Lemaire par exemple, apparaît à ma yeux chaque jour un peu plus comme un produit marketing.
Là encore, je veux juste que les hommes politiques parlent de la réalité
* Je voudrais qu'ils parlent d'avenir, qu'ils n'aient aps peur du lendemain. J'en peux plus de cette France qui se la joue défensive, je ne prétends pas une seconde qu'il faut préserver quoi que ce soit, mais bien qu'il faut bâtir, avec certaines valeurs. Souvent anciennes, parfois même archaîques, mais souvent encore incroyablement vivaces et acérées. Je pense par exemple à la laÏcité, pas dans sa forme kaki ou bleu marine, mais dans une forme confiante et assurée : on a tous à gagner avec la laîcité.

* Enfin, les principes... Ils sont tellement évidents et essentiels que je ne vais pas les citer, tout le monde les a en tête. (liberté, égalité, fraternité, et les frites bordel).
en ce qui concerne les idées, qu'on ne s'arrête pas à une frontière idéologique pour ne pas oser une idée. La gauche devrait piquer des idées à la droite, pour son propre bien, pour mieux faire marcher l'état par exemple, il faut se challenger un peu quoi, se remettre en question.

J'en ai assez de ce manque d'avenir. Franchement je comprends complètement les gens qui votent Trump, LePen et autres énergumènes absolument pas possibles. Les hommes politiques ne font pa un métier facile, vraiment! Mais j'aimerais bien leur faire confiance. Mais ne pourrais que s'ils parlent de la réalité.

Fanf

Les critères donnés ci-dessus sont uniquement les critères que j'associe à la poursuite d'une régime démocratique qui ne s'auto-détruit pas.

Mes critères de premier tour ressembleront à ce qui est décrit "Dans mon silo, en 2017…". Et ce que tu donnes recoupe plusieurs de ces axes: ton premier point rejoint la nécessité d'exposer sereinment les pours et les contres des choix, et l'explication du choix dans la stratégies générales ; parler d'avenir passe (pour moi) par l'explication des grands axes de sociétés poursuivi, de la stratégie générale pour les atteindres (et prendre des décisions au jour le jour se ferait en se rattachant à cette direction) ; et pour les principes... Je n'ai pas choisi Montesquieu par hasard, je rajoute néanmoins un sujet primordial dans nos sociétés: le droit fondamentale à la vie privée, vis à vis des sociétés (contre les dérives du "surveillance capitalisme") et vis à vis de l'état (contre les dérives autoritaires, ou simplement de corruption tellement plus simple lorsqu'on connait les bons leviers de chacuns, cf le cas Squarcini - ou encore plus largement, dans la dérive ordinaire des agents de la NSA qui utilisent leurs outils pour surveiller et controller leurs copines). Mais les frites, c'est bien aussi :)

Bref, mon candidat idéal(isé) n'est pas dans la primaire de droite. Mais il n'est pas plus dans les autres candidats annoncés, et je ne pense pas qu'il existe du tout.D'autre part, je ne pense pas qu'il y aura une révolution majeure qui changera les règles du jeux d'ici mai 2017 pour la France - et si c'est le cas, j'aurais tellement était aveuglé par les murs de mon silo, la donne sera tellement changée qu'il faudra revoir toutes les hypothèses.

Donc je vais essayer de trouver le moins pire, en influant au moximun le set de candidats disponibles au premier tour via le framework de choix ci dessus, puis au premier tour en choisissant par l'idéologie et la vision du monde portée, et au second tour, si mon choix de premier tour ne passe pas, à nouveau par le framework simple présenté ci-dessus.

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